Le chloral-lactophénol est un liquide visqueux. C'est un mélange de trois substances : hydrate de
chloral, phénol et acide lactique.
L'hydrate de chloral, de son vrai nom 2,2,2-trichloro-1,1-éthanediol est une molécule d'éthane
(C
2H
6) sur laquelle les trois hydrogènes d'un des deux atomes de carbone ont
été remplacés par des chlores et deux des hydrogènes de l'autre carbone par des fonctions alcool (-OH). Sa formule est donc CCl
3-CH(OH)
2. C'est un solide blanc, très soluble dans l'eau et à l'odeur forte, caractéristique.
Le phénol (C
6H
5OH) est un composé aromatique : c'est un benzène
(C
6H
6) dont un des atomes d'hydrogène a été substitué par un groupement
hydroxyle (-OH). C'est également un solide blanc à l'odeur forte, assez soluble dans l'eau (environ
6 %). L'acide lactique (CH
3-CHOH-COOH), en réalité acide 2-hydroxypropanoïque, est une
molécule d'acide propanoïque (CH
3-CH
2-COOH) dont un des hydrogènes du carbone
numéro 2 a été substitué par un groupement hydroxyle (-OH). Il est rarement pur : il s'agit
généralement d'une solution concentrée (environ 90 %) d'acide lactique dans l'eau.
2. PREPARATION :
| Hydrate de chloral : |
20 g |
| Phénol en cristaux : |
10 g |
| Acide lactique (commercial concentré) : |
40 g |
Agiter doucement jusqu'à obtention d'un liquide visqueux, homogène, transparent et incolore.
3. UTILISATION :
Le chloral-lactophénol est un des meilleurs milieux d'observation qui soit. Son indice de réfraction
élevé (n = 1,49) permet la réalisation de préparations très claires, où chaque membrane apparaît sous
la forme d'un trait unique, fin. Il est particulièrement indiqué pour la mesure des éléments observés,
bien que certains auteurs lui reprochent de gonfler trop fortement les cellules, ce qui altère un peu
les mesures. Ce défaut n'est pas trop grave à condition que soit toujours mentionné le milieu dans
lequel la mesure a été effectuée (règle importante que, malheureusement, très peu d'auteurs
respectent). Il a un autre inconvénient : s'il rend les préparations très claires, celles-ci manquent
quelquefois de contraste.
Sa viscosité lui donne l'avantage de permettre la réalisation de préparations semi-permanentes (pouvant
être conservées plusieurs semaines), sans pour autant rendre la dissociation trop difficile. L'hydrate
de chloral, en effet, ramollit très bien les tissus et facilite cette opération. De plus, il n'est
pour ainsi dire pas volatil et ne cristallise pas avec le temps. Cela permet de ne pas avoir à se
soucier d'ajouter du milieu de montage en cours d'observation. Enfin, les milieux visqueux sont
toujours intéressants pour la photomicrographie, car ils limitent le mouvement des objets au cours
de l'exposition, qui peut être de plusieurs secondes.
4. DANGERS :
Le phénol étant toxique et corrosif, l'hydrate de chloral étant toxique et l'acide lactique irritant,
le chloral-lactophénol est un réactif assez dangereux. Il est donc préférable d'éviter tout contact
avec la peau ou les yeux, et d'éviter de respirer les vapeurs. En cas de contact, se laver
immédiatement.
5. CONSERVATION :
Le chloral-lactophénol contient du phénol, qui est un dérivé du benzène. Sa formule compte trois
liaisons doubles ; il est donc sensible aux radiations ultraviolettes. C'est pourquoi il faut le
conserver à l'obscurité, dans un flacon en verre (le plastique pourrait être attaqué) fermé
hermétiquement (risque d'altération par l'oxygène de l'air et de dilution par absorption de vapeur
d'eau).

Créateur du projet : Didier
BAAR (
U)
Auteur de la fiche technique : Didier
BAAR
Responsable : Marcel
LECOMTE (Cercle Mycologique de Namur & Cercle des M.L.B.)
Cercle des Mycologues du Luxembourg belge asbl (M.L.B.), Président : Paul
PIROT, rue des
Peupliers, 10, B-6840 NEUFCHATEAU
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